Marche des Libertés – 30 janvier 2021

Samedi 30 janvier, épisode 5 des protestations contre la loi de Sécurité Globale. Réunies pour la cinquième fois sous la même banderole, plus d’un millier de personnes sont rassemblées place de Jaude à Clermont-Ferrand. Comme partout en France ce samedi, représentant.e.s de mouvements syndicaux, associatifs et militants ainsi que simples citoyen.ne.s ont ainsi défilé afin de protester contre ces lois liberticides. Partie de la place de Jaude, la marche a tout d’abord rejoint la place de la Victoire. Puis, les manifestants ont rejoint la Préfecture pour des prises de parole des différents collectifs signataires de l’appel à manifester.

Un ensemble de mesures liberticides

Parmi les mesures dénoncées par les manifestant.e.s, la loi dite de Sécurité Globale est en première ligne. Cet ensemble d’articles porte gravement atteinte à la liberté d’expression ainsi qu’à celle de manifester. De nombreux collectifs dénoncent tout particulièrement les articles 21, 22 et 24. Malgré l’annonce de la réécriture de l’article 24, relatif à l’interdiction de la diffusion d’images de policiers, le gouvernement prévoit de maintenir les articles 21 et 22. L’article 21 autorise l’accès direct aux caméras de vidéo surveillance et caméras-piétons. L’article 22 prévoit quant à lui l’autorisation de l’utilisation de drones pour la surveillance des manifestations. Ces deux articles sont de dangereux outils de surveillance des foules qui doivent être supprimés.

Au-delà de la loi de Sécurité Globale, les manifestants denoncent également différents autres décrets. L’autorisation du fichage des militants et la restriction de la couverture médiatique des manifestations sont notamment pointées. Ces mesures sont la porte ouverte aux dérives et abus des forces de l’ordre. En effet, la liberté d’expression est un garde-fou des militant.e.s contre les violences policières.

Ces lois liberticides visent à réprimer les dénonciations d’un système déficient en facilitant la répression des militant.e.s. Cela a également pour effet d’intimider les citoyen.ne.s qui souhaitent rejoindre les mouvements sociaux. Ainsi, journalistes, collectifs militants, syndicats ou simples citoyen.ne.s se mobilisent pour dénoncer ces lois liberticides !

Le mouvement écologiste est présent

Signataires de l’appel à manifester, Alternatiba 63 et ANV-COP21 63 ont encore une fois été présents ce samedi. À travers une prise de parole publique en fin de cortège et une action d’affichage sauvage, les deux collectifs ont dénoncé la menace que ces lois font planer sur l’ensemble du mouvement de lutte écologique. En effet, alors que la déconstruction du système techno-capitaliste actuel est nécessaire pour penser un monde soutenable pour l’ensemble du vivant, la répression qui subissent les militant.e.s écologistes est de plus en plus fortes !

Le mouvement continue à prendre de l’ampleur ! Ne lâchons rien et continuons à nous mobiliser jusqu’au retrait total de ce projet de loi liberticide !

Prise de parole d’Alternatiba/ANV-COP21 63 (texte sous la vidéo)

Crédit vidéo : Georges-André

Une répression grandissante

« Ces dernières années, nous sommes de plus en plus dans la rue pour dénoncer un système qui ne fonctionne plus. Nous l’avons vu avec les gilets jaunes, avec les marches pour le climat et nous le voyons encore aujourd’hui. Nous vivons dans un pays où les dominations et les inégalités augmentent de jour en jour. L’humain exploite le reste du vivant. Les riches exploitent les pauvres. Et quand les opprimés sortent dans la rue pour dénoncer ces injustices à la fois flagrantes et intolérables, la répression continue et s’accentue.

Malgré le consensus de non-violence au sein des mouvements Alternatiba et ANV-COP21, nous sommes victimes de cette répression grandissante. Depuis plusieurs années, gardes-à-vue, procès, assignations à résidence et répressions violentes se multiplient, utilisant même l’état d’urgence pour assimiler les militantes et militants écologistes aux terroristes. Ces derniers mois encore, plus de 300 militantes et militants écologistes ont été convoqué.e.s dans des procès ou sont passés en garde à vue pour avoir mené des actions de désobéissance non-violentes. À Paris, les marches pourtant non-violentes ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre.

Pour changer ce système et faire face à l’urgence écologique et sociale, une mobilisation citoyenne massive doit émerger. Mais, les lois liberticides du gouvernement portent gravement atteinte aux libertés d’informer et de manifester ainsi qu’au droit à la vie privée. Le gouvernement cherche à entraver cet élan citoyen grandissant et nécessaire. Le système de surveillance de masse promis par ces lois cherche à nous empêcher de manifester en nous plaçant dans un état de peur.

Désobéir pour résister

Nous devons continuer à désobéir, pour devenir plus résilientes et résilients et plus solidaires. Pour construire un monde plus juste et plus respectueux des autres et de la planète. C’est à nous de construire ce monde-là. Ce gouvernement ne nous aidera pas. Nous savons à quel point il a peur de la création de modèles de société alternatifs non capitalistes. Nous avons vu comment les militantes et militants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ont été traité.e.s. Et si de telles lois liberticides sont adoptées et mises en place, sans le garde-fou de la liberté d’informer, cette violente répression, déjà non justifiée contre les ZAD, va maintenant pouvoir être tournée contre les activistes et manifestants.

Nous ne pouvons pas attendre, il sera trop tard. Nous devons nous opposer fermement dès aujourd’hui et jusqu’au retrait pur et simple de ces lois et décrets liberticides, à la légalisation d’un système de surveillance de masse ainsi qu’à une entrave au droit d’informer, garant essentiel d’une protection contre des méthodes de répressions violentes abusives.

Profitons d’être réuni.e.s aujourd’hui pour réfléchir aussi au-delà de cette loi inacceptable, car c’est un système entier qu’il faut repenser et construire. Face à la répression, nous venons ici, dans la rue, nous insurger, mais c’est un idéal à porter au quotidien, par la désobéissance et par la création active d’un monde plus égalitaire, solidaire, véritablement démocratique et en harmonie avec le reste du vivant. »

 

Les photos du rassemblement

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