La période du Black Friday est emblématique de l’injonction consommatrice de notre société sur laquelle surfe Amazon. Elle symbolise tout particulièrement l’urgence de stopper l’expansion du géant du e-commerce avant qu’il ne soit trop tard. Dans le cadre du mouvement « Stop Amazon » initié par ATTAC et Alternatiba – ANV, un groupe de militant.e.s a recouvert de messages la permanence de la députée LREM Valérie Thomas à Clermont-Ferrand. Ces messages sont à l’attention du géant du e-commerce et de ses complices au gouvernement ainsi qu’au parlement. Cette action dénonce à la fois les pratiques productivistes et anti-sociales de l’entreprise Amazon ainsi que la complicité et la responsabilité du gouvernement actuel dans cette expansion. Et cela, malgré les conséquences désastreuses, à la fois écologiques et sociales, que cela implique.
Un moratoire sur de nouveaux entrepôts Amazon ? Énième joker de Macron
La Convention Citoyenne pour le Climat, initiée par Emmanuel Macron afin d’apporter des réponses socialement justes à l’urgence climatique, a livré dans ses 149 propositions l’instauration d’un moratoire sur le développement des zones commerciales en France. Lors de la création de ce groupe de travail, Emmanuel Macron s’était engagé à appliquer toutes les propostions sans filtre. Pourtant, il favorise le développement d’Amazon en bloquant par un énième joker l’application de ce moratoire aux entrepôts de e-commerce.
Des conséquences sociales désastreuses…
A l’heure où le re-confinement contraint 200.000 commerces non-alimentaires à fermer leurs portes, les grandes plateformes de e-commerce comme Amazon accroissent leurs parts de marché et menacent plus que jamais les commerces de proximité. Cette année, ces menaces n’ont jamais été aussi présentes. Les commerces de proximité subissent des faillites en cascade. 26 000 suppressions d’emplois sont annoncées en France dans la grande distribution à cause de la vente en ligne. Une étude de janvier 2020 montre qu’1 emploi créé chez Amazon est responsable de la destruction de 4,5 emplois dans le commerce traditionnel aux États-Unis. Amazon veut pourtant ouvrir 19 nouveaux projets d’entrepôts Amazon en France d’ici à l’année prochaine. S’ils voyaient le jour, le nombre de destructions d’emplois de la multinationale pourrait atteindre plus de 100.000 emplois sur notre territoire.
Par ailleurs, les élus locaux acceptent ces projets sur leur territoire en se justifiant par les impôts que cela leur permet de percevoir. Cependant, Amazon est un champion de l’évasion fiscale et de la fraude à la TVA. La multinationale paie proportionnellement beaucoup moins d’impôts que les commerçant·es.
En cette période de crise sanitaire, les conséquences du développement d’Amazon sont également dramatiques du point de vue sanitaire. On estime à 20.000 le nombre de cas de Covid-19 contractés dans les entrepôts Amazon, restés ouverts durant toute l’année pour permettre la distribution de produits, pour la plupart, non essentiels.
… et écologiquement dévastatrices.
Les ventes actuelles d’Amazon sont responsables de plus de 10% de notre empreinte carbone et font partie des premiers secteurs d’émissions importées. Nous savons que le respect des Accords de Paris nécessite une diminution drastique de l’utilisation des ressources terrestres,. Cependant, les méthodes de marketing aggressif et de publicité invasive ciblée incitent les consommateur.trice.s à l’achat de toujours plus de produits neufs. Ces nouveaux entrepôts distribueront près de 2 milliards de produits importés supplémentaires en France.
Stoppons Amazon avant qu’il ne soit trop tard
Les discussions sur la loi “Convention Citoyenne pour le Climat” vont débuter à l’Assemblée Nationale et ce jusqu’en février. Ce sera le dernier temps législatif que nous aurons pour stopper les projets Amazon d’ici la fin du mandat. Ensuite l’occasion ne se représentera pas au niveau national et, sans luttes locales victorieuses, les projets en cours seront construits.
Nous nous mobilisons donc pour montrer le vrai visage d’Amazon. Nous voulons empêcher la multinationale de doubler son activité en France, et d’asseoir son monopole.